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Tereos/Sucre Les 70 élus démissionnaires expliquent leur décision

Ici, l’usine de Chevrières, dans l’Oise, l’une des cinq sucreries concernées par ces démissions. © B. Cailliez

70 des 73 élus des cinq sucreries Tereos d’Attin, Boiry, Lillers, Chevrières et Escaudœuvres, précisent qu’ils ont démissionné pour désaccord sur la gouvernance et la gestion de la coopérative et annoncent leur intention de se représenter.

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« Nous avons démissionné de nos mandats […] pour exprimer notre désaccord à l’égard d’une gouvernance défaillante de notre coopérative, Tereos SCA, et de ses résultats de gestion », expliquent dans un communiqué le 24 juillet, 70 élus sur 73 des cinq sucreries d’Attin, Boiry et Lillers, dans le Pas-de-Calais, Chevrières dans l’Oise et Escaudœuvres dans le Nord, dont sept membres du conseil de surveillance de la coopérative.

Ensemble, ils représentent 7 500 adhérents sur les 12 000 que compte la coopérative et 45 % du tonnage de betteraves. « Nous n’acceptons plus la gouvernance de notre coopérative, indiquent-ils. La coopérative unique devait être synonyme de plus de transparence, de plus de démocratie. Au lieu de cela, nous avons eu une confiscation des débats et le non-renouvellement de deux membres du conseil de surveillance pour des motifs qui n’ont jamais été débattus ».

Ils estiment que les divergences et inquiétudes exprimées au sein du conseil de surveillance puissent être exposées très clairement dans les sections des régions, en assemblée générale, en toute transparence.

Des résultats pas à la hauteur

Ils considèrent également que les résultats de la coopérative ne sont pas à la hauteur des investissements effectués et de ce que les agriculteurs pourraient être en droit d’attendre d’un groupe qui totalise 4,4 milliards d’euros d’actifs immobilisés.

« Depuis 2012, Tereos perd du terrain en termes de résultat net par rapport à de grands concurrents européens comme Nordzucker et Südzucker, constatent les élus concernés. Cette année, avant même d’être confronté au plus dur de la crise sur les marchés sucriers européens et mondiaux, nous avons publié le plus mauvais résultat net des grands groupes sucriers européens, alors que nous sommes à la fois l’un des leaders du secteur en Europe, et l’un des plus diversifiés. Une gestion performante aurait dû être capable de nous remonter bien plus que les 0,86 € de dividendes à la tonne de betterave ».

Les élus vont se représenter

« Nous avons tous l’intention de continuer à représenter les agriculteurs après avoir expliqué nos positions et permettre ainsi aux coopérateurs, de voter en pleine conscience », ajoutent les élus démissionnaires. « La diversité et la complémentarité des personnes peuvent être des richesses pour la coopérative. Mais n’oublions pas l’essentiel, Tereos compte des employés compétents, professionnels, dans les usines, dans les bureaux. Ensemble, nous avons les moyens de faire en sorte que Tereos redevienne une belle coopérative rentable, présente dans le sucre et dans l’amidon ».

Interrogé par La France Agricole, Tereos n’a pas souhaité réagir.

B.C.

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